4) La Santé

Existe-t-il pour l’homme un bien plus précieux que la Santé?

Socrate, Philosophe Grec

Les problèmes de la vie en apesanteur

A bord de l’ISS les astronautes doivent suivre un protocole très précis. Lors de leur expédition, ils doivent pratiquer au moins deux heures et demie de sport par jour (comme du tapis roulant) pour compenser l’inactivité des muscles (comme ceux du dos et des cuisses), l’objectif étant de limiter la perte osseuse et musculaire. Même avec cet entraînement intensif, les astronautes perdent de la masse musculaire en vivant dans l’espace. Par exemple, Thomas Pesquet a perdu 20-30% de sa masse musculaire en 6 mois.

Thomas Pesquet lors d’une de ses séance de sport quotidienne.

L’ISS dispose d’un système additionné à des protocoles pour surveiller les exercices musculaires des astronautes en les aidant à effectuer les différents exercices proposés : le tapis roulant ou alors une adaptation du vélo nommée Civis dont les vibrations sont neutralisées (pour ne pas transmettre les mouvements des astronautes pendant leur effort au reste de la Station et perturber les expériences en cours).

La Station possède aussi une machine permettant de remplacer tous les exercices que propose une salle de sport classique, tout cela est adapté pour être pratiqué dans ces conditions d’apesanteur. Cela permet aux astronautes de contrer les effets de la microgravité et ainsi se préparer au retour sur Terre.

La micropesanteur affecte tout le corps humain comme la colonne vertébrale qui s’allonge, le ventricule gauche du cœur qui se rétracte, l’angle de vision qui se modifie, l’oreille interne qui se déséquilibre, les os qui perdent du calcium ou encore le visage qui s’enfle.

Les voyages dans l’espace provoquent une augmentation du liquide céphalo rachidien dans le cerveau. Le liquide comprime la matière grise du cerveau, c’est-à-dire le tissu nerveux de couleur foncée composé de fibres nerveuses et de neurones. Les variations de liquide céphalo rachidien pourraient avoir un autre effet inquiétant : une vision trouble. Lorsque le liquide céphalo rachidien est présent en trop grande quantité, il peut exercer une pression sur l’arrière du globe oculaire, l’aplatissant et faisant gonfler le nerf optique.

Ainsi, les troubles de la mémoire, de la vision ou du sens de l’orientation, les nausées, les somnolences, ou encore la maladie des caissons (problème lors d’un changement de pression trop rapide comme chez les plongeurs lorsqu’ils remontent trop vite) affectent les astronautes de l’ISS.

Sur Terre, à cause de la gravité, le sang est entraîné vers le bas alors que dans l’espace le sang n’est pas entraîné mais doit être quand même propagé dans le corps, mais à cause de la micropesanteur le sang est entraîné vers le haut du corps et cela rend alors les jambes plus minces.

A cause du manque de calcium les os ont du mal à se développer également. L’intestin peut ne pas absorber le calcium, cela s’appelle l’hypocalcémie. Cela peut également provoquer quelques picotements au niveau des mains et de la bouche ou bien des tremblements au niveau des muscles.

Dessin sur les conséquences de l’apesanteur sur le corps humain

Les méthodes mises en place pour la santé des astronautes

A bord de l’ISS, plusieurs instruments sont utilisés pour aider les astronautes à se soigner, à garder la forme ou à éviter les maladies car à plus de 400 km de la Terre, les soins médicaux doivent se faire à bord de la station.

En addition au système permettant aux astronautes de garder une masse musculaire correcte, d’autres éléments sont mis en place pour surveiller leur santé comme la présence d’instruments permettant de surveiller la qualité des ressources telles que l’eau ou l’air avec des tests réguliers de l’eau à l’aide de mesure de la quantité d’Ag2+ et de I2 qui sont les biocides c’est à dire des produits qui contrent les micro-organismes.

De plus d’autres éléments de la station vont vérifier la présence de baisses de pression, de substances toxiques, de la radiation, ou même de l’acoustique de l’ISS qui est bruyante et peut devenir insupportable au bout d’un certain temps. Pour donner un ordre d’idée du bruit ambiant, il faut vous imaginer vivre avec un sèche cheveux fonctionnant 24/24 et 7/7.

Un bon exemple de la performance des instruments est la découverte d’un trou dans la coque de l’ISS repéré suite à la baisse de pression de l’un des modules de la station. Ce trou ne faisait que 2 millimètres de diamètre. La cause de cet incident n’a pas encore été élucidée.

Pour soigner les maladies les astronautes possèdent plusieurs formations de premiers soins et beaucoup de médicaments se trouvent à bord avec un défibrillateur et d’autres systèmes de réanimation.

D’autres dangers de l’espace

A cause de ces conditions de l’extrême qu’est l’espace, certaines bactéries peuvent changer et devenir bien plus résistantes et dangereuses pour l’Homme. Ce type de bactérie a été découvert dans les toilettes de l’ISS en novembre dernier et est entrain d’être examiné et testé par des scientifiques.

La gravité dans l’espace étant très faible, une bulle de CO2 rejetée lors de l’expiration par l’astronaute peut l’asphyxier. Pour remédier à ce danger, les astronautes dorment attachés à une paroi à proximité d’un ventilateur qui dissipe le dioxyde de carbone.

Ensuite, la toxicité des produits utilisés pour recycler l’eau à bord de l’ISS ou pour refroidir le système électrique génère des vapeurs toxiques, d’où certaines traces d’ammoniac (un gaz irritant qui peut aller jusqu’à brûler les yeux et les poumons) retrouvées en 2013 et en 2015. Ces incidents provoquèrent une baisse de pression détectée déclenchant l’alarme. Cela aurait pu être bien plus dangereux si l’ammoniac s’était répandu à l’intérieur de la station.